Pourriez-vous, pour commencer, nous présenter Anamnèse ?
Jérôme Bourreau : L’entreprise a été fondée en 2017, et la mission d’Anamnèse est de contribuer à la transformation des organisations sanitaires en popularisant le concept de la médecine 4P : prédictive, préventive, participative et personnalisée. Nous avons pour cela mis au point une plateforme digitale experte, qui repose sur deux piliers : la e-santé, avec des applications couvrant toutes les composantes d’un parcours de soins, et l’intelligence artificielle (IA), que nous avons voulue explicable. C’est là une approche résolument novatrice : notre IA crée en effet ses propres données, en tentant de reproduire le raisonnement médical afin de suggérer un diagnostic sur la base des symptômes déclarés par le patient.
Comment cela ?
Nous avons modélisé la connaissance médicale sous forme de graphes, pour lui permettre d’être utilisable par des algorithmes afin d’inférer différents types de raisonnements (dépistage, orientation de diagnostic, suivi des effets secondaires, décompensation…) Cette technologie brevetée, dite MKG pour Medical Knowledge Graph, contient à ce jour plus de 100 000 entités (maladies, symptômes, facteurs de risques, médicaments, etc.), interconnectées entre elles. Déjà utilisée en ORL, psychiatrie, anesthésie, urgences, elle peut également s’appliquer dans n'importe laquelle des autres spécialités médicales. C’est là un travail au long cours, que nous menons en étroite collaboration avec des médecins, au sein de nos équipes ou avec ceux de nos clients.
Jérôme Bourreau : L’entreprise a été fondée en 2017, et la mission d’Anamnèse est de contribuer à la transformation des organisations sanitaires en popularisant le concept de la médecine 4P : prédictive, préventive, participative et personnalisée. Nous avons pour cela mis au point une plateforme digitale experte, qui repose sur deux piliers : la e-santé, avec des applications couvrant toutes les composantes d’un parcours de soins, et l’intelligence artificielle (IA), que nous avons voulue explicable. C’est là une approche résolument novatrice : notre IA crée en effet ses propres données, en tentant de reproduire le raisonnement médical afin de suggérer un diagnostic sur la base des symptômes déclarés par le patient.
Comment cela ?
Nous avons modélisé la connaissance médicale sous forme de graphes, pour lui permettre d’être utilisable par des algorithmes afin d’inférer différents types de raisonnements (dépistage, orientation de diagnostic, suivi des effets secondaires, décompensation…) Cette technologie brevetée, dite MKG pour Medical Knowledge Graph, contient à ce jour plus de 100 000 entités (maladies, symptômes, facteurs de risques, médicaments, etc.), interconnectées entre elles. Déjà utilisée en ORL, psychiatrie, anesthésie, urgences, elle peut également s’appliquer dans n'importe laquelle des autres spécialités médicales. C’est là un travail au long cours, que nous menons en étroite collaboration avec des médecins, au sein de nos équipes ou avec ceux de nos clients.
MKG a plusieurs applications. Lesquelles ?
Elle permet en effet, d’une part, d’optimiser le recueil des antécédents d’un patient – c’est le principe même de l’anamnèse. Nous transformons le temps d’attente avant une consultation en temps médical : les items renseignés en amont par le patient sont analysés par notre algorithme afin d’accélérer et d’affiner le diagnostic posé par le médecin : celui-ci peut alors consacrer plus de temps à l’alliance thérapeutique. Mais MKG peut également appuyer l’organisation de campagnes de dépistage massives autour d’une pathologie donnée, ou encore, demain, jouer un rôle en matière de pharmacovigilance.
Les deux piliers que vous évoquiez plus haut, la digitalisation des processus et l’IA, sont aujourd’hui au cœur des suites Citana, Prévana et Médana. En quoi consistent-elles concrètement ?
Citana vise notamment à faciliter la coordination entre la ville et l’hôpital. Grâce à la structuration du dossier patient en amont, un établissement de santé peut, par exemple, aisément identifier et donc solliciter le médecin traitant ou l’IDE référent, afin de sécuriser le retour à domicile d’un patient hospitalisé. C’est là un gain incontestable pour assurer efficacement la continuité des parcours. Dans l’Essonne, par exemple, Citana est utilisée par un établissement de santé et quatre CPTS dans le cadre des parcours obstétriques.
Prévana est pour sa part axée sur la prévention des risques sanitaires et psychosociaux au sein des entreprises, des écoles ou des administrations : déployée auprès de 30 000 salariés, étudiants et agents, elle permet par exemple de recueillir des informations anonymisées afin de cartographier d’éventuels risques et de mettre en œuvre des actions de terrain adaptées.
Qu’en est-il de la suite Médana ?
Elle est plus particulièrement destinée aux établissements de santé et est d’ores et déjà au cœur de plusieurs projets novateurs. C’est notamment le cas au service ORL de l’hôpital Foch à Suresnes, où elle permet d’optimiser la gestion des agendas médicaux tout en accélérant la prise en charge des patients. Après une prise de rendez-vous, Médana fait passer au patient un rapide questionnaire intelligent afin de préconiser, le cas échéant, sa réorientation vers le bon spécialiste. Ce questionnaire permet également d’évaluer l’état de santé du malade pour que le médecin puisse affiner son diagnostic au moment de la consultation. Le professionnel de santé peut en outre consulter ces données en amont et demander si nécessaire des examens complémentaires, de manière à disposer de toutes les informations utiles le jour J. D’autres questionnaires permettent de suivre l’évolution pathologique entre deux consultations et de suggérer, par exemple, d’avancer un rendez-vous. Aux Hospices Civils de Lyon, Médana est utilisée comme un outil de thérapie digitale (conseils nutritionnels, exercices physiques et respiratoires auto-adaptatifs, etc.) dans le cadre du parcours chirurgical ambulatoire des personnes âgées. Une étude clinique est d’ailleurs en cours pour évaluer son impact sur leur réadaptation.
Elle permet en effet, d’une part, d’optimiser le recueil des antécédents d’un patient – c’est le principe même de l’anamnèse. Nous transformons le temps d’attente avant une consultation en temps médical : les items renseignés en amont par le patient sont analysés par notre algorithme afin d’accélérer et d’affiner le diagnostic posé par le médecin : celui-ci peut alors consacrer plus de temps à l’alliance thérapeutique. Mais MKG peut également appuyer l’organisation de campagnes de dépistage massives autour d’une pathologie donnée, ou encore, demain, jouer un rôle en matière de pharmacovigilance.
Les deux piliers que vous évoquiez plus haut, la digitalisation des processus et l’IA, sont aujourd’hui au cœur des suites Citana, Prévana et Médana. En quoi consistent-elles concrètement ?
Citana vise notamment à faciliter la coordination entre la ville et l’hôpital. Grâce à la structuration du dossier patient en amont, un établissement de santé peut, par exemple, aisément identifier et donc solliciter le médecin traitant ou l’IDE référent, afin de sécuriser le retour à domicile d’un patient hospitalisé. C’est là un gain incontestable pour assurer efficacement la continuité des parcours. Dans l’Essonne, par exemple, Citana est utilisée par un établissement de santé et quatre CPTS dans le cadre des parcours obstétriques.
Prévana est pour sa part axée sur la prévention des risques sanitaires et psychosociaux au sein des entreprises, des écoles ou des administrations : déployée auprès de 30 000 salariés, étudiants et agents, elle permet par exemple de recueillir des informations anonymisées afin de cartographier d’éventuels risques et de mettre en œuvre des actions de terrain adaptées.
Qu’en est-il de la suite Médana ?
Elle est plus particulièrement destinée aux établissements de santé et est d’ores et déjà au cœur de plusieurs projets novateurs. C’est notamment le cas au service ORL de l’hôpital Foch à Suresnes, où elle permet d’optimiser la gestion des agendas médicaux tout en accélérant la prise en charge des patients. Après une prise de rendez-vous, Médana fait passer au patient un rapide questionnaire intelligent afin de préconiser, le cas échéant, sa réorientation vers le bon spécialiste. Ce questionnaire permet également d’évaluer l’état de santé du malade pour que le médecin puisse affiner son diagnostic au moment de la consultation. Le professionnel de santé peut en outre consulter ces données en amont et demander si nécessaire des examens complémentaires, de manière à disposer de toutes les informations utiles le jour J. D’autres questionnaires permettent de suivre l’évolution pathologique entre deux consultations et de suggérer, par exemple, d’avancer un rendez-vous. Aux Hospices Civils de Lyon, Médana est utilisée comme un outil de thérapie digitale (conseils nutritionnels, exercices physiques et respiratoires auto-adaptatifs, etc.) dans le cadre du parcours chirurgical ambulatoire des personnes âgées. Une étude clinique est d’ailleurs en cours pour évaluer son impact sur leur réadaptation.
Médana est également en cours de déploiement dans le service des urgences d’un hôpital francilien ?
Oui, il s’agit en effet de fluidifier les processus en mettant mieux à profit les temps d'attente entre les différentes séquences. En scannant un QR Code, le patient (ou l’aidant) qui arrive aux urgences peut d’abord renseigner son dossier administratif, ce qui a pour effet de désengorger l’accueil. Un premier questionnaire permet ensuite de préparer le triage, afin que l’IDE puisse disposer d’une vision exhaustive des antécédents, des symptômes et des éventuels traitements. Une fois cette étape passée, et en attendant la consultation médicale, un second questionnaire portant plus particulièrement sur ses habitudes et son environnement de vie, permettra par la suite d’affiner le diagnostic. En cas de retour à domicile, le médecin peut d’ailleurs rapidement effectuer une demande d’adressage auprès des bons interlocuteurs en ville, puisqu’il disposera de tous les contacts utiles. D’autres informations peuvent être recueillies pour disposer d’indicateurs fiables afin d’échanger avec l’ARS et les CPTS et adapter l’offre de santé territoriale.
Un dernier exemple ?
Depuis le mois de mai, Médana contribue également à la prise en charge des patients suivis à la Clinique de l’Anxiété. Une fois de plus, après un premier questionnaire visant à préparer la consultation initiale avec un psychologue, le recueil d’informations peut être affiné entre chaque séquence pour personnaliser la prise en charge. D’autres projets sont en cours partout en France sur nos 3 solutions, Médana, Prévana et Citana. Nous travaillons d’ailleurs sur les synergies entre ces 3 outils afin d’être en mesure d’accompagner le parcours de vie du patient, en cohérence avec les exigences actuelles des pouvoirs publics et le besoin des usagers.
Article publié dans l'édition de mai 2022 d'Hospitalia à lire ici.
> Plus d'informations sur le site d'Anamnèse.
Oui, il s’agit en effet de fluidifier les processus en mettant mieux à profit les temps d'attente entre les différentes séquences. En scannant un QR Code, le patient (ou l’aidant) qui arrive aux urgences peut d’abord renseigner son dossier administratif, ce qui a pour effet de désengorger l’accueil. Un premier questionnaire permet ensuite de préparer le triage, afin que l’IDE puisse disposer d’une vision exhaustive des antécédents, des symptômes et des éventuels traitements. Une fois cette étape passée, et en attendant la consultation médicale, un second questionnaire portant plus particulièrement sur ses habitudes et son environnement de vie, permettra par la suite d’affiner le diagnostic. En cas de retour à domicile, le médecin peut d’ailleurs rapidement effectuer une demande d’adressage auprès des bons interlocuteurs en ville, puisqu’il disposera de tous les contacts utiles. D’autres informations peuvent être recueillies pour disposer d’indicateurs fiables afin d’échanger avec l’ARS et les CPTS et adapter l’offre de santé territoriale.
Un dernier exemple ?
Depuis le mois de mai, Médana contribue également à la prise en charge des patients suivis à la Clinique de l’Anxiété. Une fois de plus, après un premier questionnaire visant à préparer la consultation initiale avec un psychologue, le recueil d’informations peut être affiné entre chaque séquence pour personnaliser la prise en charge. D’autres projets sont en cours partout en France sur nos 3 solutions, Médana, Prévana et Citana. Nous travaillons d’ailleurs sur les synergies entre ces 3 outils afin d’être en mesure d’accompagner le parcours de vie du patient, en cohérence avec les exigences actuelles des pouvoirs publics et le besoin des usagers.
Article publié dans l'édition de mai 2022 d'Hospitalia à lire ici.
> Plus d'informations sur le site d'Anamnèse.